samedi 22 décembre 2012

Referendum pour 2014 !


Plusieurs jours d'intenses négociations ont été nécessaires aux deux premières formations politiques représentées au Parlement de Catalogne, Convergence et Union, et la Gauche Républicaine de Catalogne, pour tomber d'accord sur la date d'organisation d'une consultation sur la création d'un Etat catalan. Ce référendum se déroulera en 2014, très précisément trois siècles après la prise de Barcelone par la monarchie espagnole.
Oriol Junqueras (ERC) i Artur Mas (CiU) actual president de la Catalunya

Le président du parti Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), Oriol Junqueras, a annoncé le 19 décembre un"accord total" avec le président du gouvernement en fonctions, Artur Mas, membre de la coalition Convergence et Union (CiU), pour une consultation sur l'indépendance de la Catalogne. Ce référendum, dans la suite logique de lagrande manifestation qui a attiré 1,5 million de personnes, le 11 septembre à Barcelone, a été décidé lors d'une heure de réunion au Palais de la Generalitat de Catalogne. Selon M. Junqueras, qui a confirmé que l'investiture du nouveau gouvernement catalan se déroulerait le 21 ou le 22 décembre, la consultation en vue sera organisée "courant 2014 (...) à moins que les deux parties n'en décident le report". Début 2013, un "Conseil Catalan pour la Transition Nationale", sera mis en place, afin d'accompagner le processus annoncé.
Artur Mas al Palau St. Jordi a Montjuic

La gauche et la droite catalanes, d'accord pour de nouveaux impôts
En marge de la consultation, l'accord entre les deux hommes aborde le domaine social et économique, tout comme l'épineuse question des budgets généraux, qui justifiera des réunions conjointes, lors des prochains mois, entre CiU et ERC. Ces deux formations politiques, opposées sur l'échiquier classique séparant la gauche de la droite, signalent un partenariat inédit, qui donnera lieu à de nouvelles taxes et à de nouveau impôts destinés à renflouer les finances publiques catalanes. Parmi ces mesures doit figurer le retour de l'impôt sur les successions, porté sur les tranches les plus élevées parmi les contribuables, tandis qu'un décret promulgué ce mardi par la Generalitat, contre la volonté du gouvernement espagnol, établit un nouvel impôt sur les dépôts bancaires.

LA CLAU

dimanche 16 décembre 2012


Forces militaires ?
Les derniers faits d'actualité détériorent les relations entre le gouvernement catalan et le gouvernement espagnol : après la révélation explosive de l'existence d'une fraction potentiellement séditieuse au sein de l'armée espagnole, favorable à une intervention armée en Catalogne, un projet de réforme du système éducatif a suscité 65 manifestations pour la défense du catalan.



A la tension entre la Catalogne et le gouvernement espagnol sur fond d'indépendantisme latent s'est ajoutée une tournure civique, le 10 décembre, avec 65 manifestations organisées dans l'ensemble de la Catalogne du Sud. Sous le slogan unique "Pour un pays de tous, l'école en catalan", cette mobilisation massive a fourni une réponse populaire à un projet de réforme du système éducatif relativisant la place de la langue catalane à l'Ecole. Mais la nervosité politique reste intacte, suite aux intentions exprimées par ce qu'il convient de nommer les deux parties. Lors d'une conférence de presse, le 12 décembre, le porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, a assimilé ce projet à une "réforme constitutionnelle camouflée" , avant de défendre une action unitaire pour préserver le catalan d'une "agression" de l'Etat.

Fébrilité d'un secteur de l'armée espagnole
Cette prise de position s'inscrit dans un contexte grave où intervient un symbole de l'armée espagnole, Pedro Pitarch. Le 6 décembre, ce lieutenant général retraité depuis 2011 révélait l'existence d'un courant, au sein de l'armée, favorable à une intervention militaire en Catalogne, contre le souverainisme, car l'unité de l'Espagne "fait partie de l'ADN" des militaires espagnols. Cette déclaration, nouvelle dans le processus catalan, survient alors que le coup d'Etat espagnol du 23 février 1981 n'a pas quitté la mémoire collective du pays. En parallèle, l'ancien premier ministre espagnol José María Aznar, qui fait autorité au Partido Popular, à la tête de l'Etat, affirmait le 12 décembre que les territoires qui "jouent avec la continuité historique de la nation espagnole" devront en assumer les "conséquences".Cette phrase révèle la dureté de l'ambiance, d'autant que M. Aznar, qui pressent une "accélération de l'aventure vers la sécession", incarne la mutation d'une Espagne profondément droitière et centraliste, issue d'un régime franquiste qui en a constitué le corps idéologique.
"La Catalogne sera meilleure que l'Espagne."
Le porte-parole de l'Economie au sein de l'Union européenne, Amadeu Altafaj, livre son analyse sur l'évolution économique outre-Pyrénées. Selon cet influent analyste, la Catalogne, malgré ses 23 % de chômage et sa dette publique de 45,7 milliards d'euros est mieux préparée que le reste de l'Espagne. Il indique également que la viabilité économique d'une Catalogne indépendante ne fait pas l'ombre d'un doute.


La date incertaine de la sortie de la crise interpelle le fonctionnaire européen Amadeu Altafaj, barcelonais et porte-parole du vice-président de l'Union européenne et commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. M. Altafaj, interrogé le 13 décembre par la radio sud-catalane Rac 1, jugeait que "la Catalogne dépassera l'Espagne dans sa sortie de crise" car elle "dispose d'éléments" qui rendront cette possibilité"plus visible que dans d'autres communautés autonomes" espagnoles. Selon cet analyste influent, les"déséquilibres économiques", aggravés dans ces régions, "nécessitent des transformations plus profondes" alors que le "tissu économique" et le "potentiel humain" sud-catalans peuvent susciter plus rapidement une nouvelle ère de prospérité "si de bonnes décisions sont prises à Barcelone, Madrid et Bruxelles". M. Altafaj s'est également exprimé sur l'éventualité d'une émancipation catalane, en considérant que la "viabilité économique d'une Catalogne indépendante n'est pas une question très discutable". Prudent, le fonctionnaire européen a pondéré"cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de graves problèmes au sein de l'économie catalane".

Premiers signes de regain économique fin 2013 ?
Les derniers chiffres du chômage en Catalogne du Sud, publiés le 4 décembre, indiquent une augmentation de 0,9 % entre octobre et novembre 2012. Le nombre de demandeurs d'emploi y atteint 652.091 personnes sur 7,5 millions d'habitants, soit 23 % de la population active, contre 25 % pour l'ensemble de l'Espagne. Par ailleurs, la dette publique catalane, la plus élevée d'Espagne, en correspondance au statut de premier PIB détenu par ce territoire, représentait 45,754 milliards d'euros au troisième trimestre. Pour M. Altafaj, la récession économique espagnole se poursuivra en 2013, mais les"résultats des décisions prises jusqu'à présent" seront visibles en fin d'année. Pour la Catalogne, parmi les indices d'une reprise figure une progression historique des exportations, dont les volumes dépassent désormais le marché entretenu avec le reste du territoire espagnol.

jeudi 29 novembre 2012

Una coalició que pot canviar la història de Catalunya


Junqueras a l'esquerra (ERC) i Artur Mas a la dreta (CiU)
Trois jours après des élections qui ont réduit ses forces au Parlement catalan, le président Artur Mas a officialisé un accord avec la Gauche Républicaine de Catalogne. Celle-ci s'engage à soutenir l'investiture de M. Mas et à l'épauler pour l'adoption du budget 2013, tout en signalant une volonté d'opposition "loyale". 



Le résultat imprévu des élections catalanes du 25 novembre, conclues par la perte de 12 sièges sur les 62 dont disposait la majorité nationaliste de centre-droit de Convergence et Union (CiU), est suivi d'une entente salvatrice pour le président catalan, Artur Mas. Le 28 novembre, à l'issue de trois jours de débats contradictoires au sein de CiU, ce parti s'est accordé avec la Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), de centre-gauche et indépendantiste. Le président de cette formation, Oriol Junqueras, fort de 21 députés sur une assemblée parlementaire qui en comprend 135, a accepté le principe d'un appui, nécessaire à l'investiture de M. Mas et à l'approbation des budgets 2013. Mais ce soutien s'accompagnera d'un rôle d'opposition incarné par ERC. Cette configuration étonnante relie deux formations politiques souverainistes, mais opposées dans les méthodes anti-crise. Cet équilibre induira une "opposition responsable" qui garantira une "stabilité parlementaire", selon M. Junqueras, qui a promis un partenariat "loyal".


Référendum sur l'indépendance 
En accord avec sa campagne menée sous le slogan "La volonté d'un peuple", Artur Mas a adressé un courrier à l'ensemble des adhérents de la coalition CiU, le 28 novembre, leur assurant de la tenue d'une consultation sur la constitution d'un Etat catalan "dans les quatre ans à venir". L'artisan du processus actuel y affirme  que la proportion de députés favorables à l'indépendance, au sein du Parlement de Catalogne, à Barcelone, a "plus de force que jamais". Malgré un affaiblissement de CiU, qui reste dominant au sein de la chambre catalane, le scrutin du 25 novembre aura été l'occasion d'une ventilation des dynamiques indépendantistes sur le spectre droite-gauche.

lundi 26 novembre 2012

Artur Mas (CiU) encara, però Jonqueras (ERC) de més


Contre toute attente, la coalition Convergence et Union a manqué les élections catalanes du dimanche 25 novembre en passant de 62 sièges à 50 parlementaires. L'addition des 21 sièges acquis par la deuxième force, la Gauche Républicaine de Catalogne, et des 3 sièges des Candidatures d'Unité Populaire, situe la majorité souverainiste à 74 sièges sur 135. Cette fragile majorité complique la tenue d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, mais le président catalan, Artur Mas, avancera "sans renoncements".



Les urnes ont contredit les sondages, dimanche 25 novembre, en attribuant 30,6 % des voix à la coalition au pouvoir en Catalogne, Convergence et Union (CiU), soit 50 députés sur les 135 que compte le Parlement du territoire. La « majorité exceptionnelle » appelée de ses voeux par le président catalan, Artur Mas, créant les conditions optimales d'un référendum d'autodétermination, ne s'est pas produite. Ce résultat imprévu est issu d'un scrutin qui a suscité un taux de participation de 69,5 %, le plus élevé depuis les premières élections de Catalogne ultérieures au régime franquiste, organisées en 1980. Faisant les frais d'une politique de coupes budgétaires, sans pouvoir capitaliser sur un réel engouement social pour l'indépendance, le président en fonctions, vainqueur amer de ce rendez-vous démocratique, devra, en toute logique, composer avec la Gauche Républicaine de Catalogne (ERC) et ses 21 députés. La courte majorité parlementaire favorable à la création d'un Etat catalan représente cependant un total de 74 élus, par ajout des 3 sièges obtenus par les Candidatures d'Unité Populaire (CUP), marxistes-léninistes et indépendantistes. Mais dans la soirée, Artur Mas manifestait une conviction intacte envers le processus d'autodétermination : "Nous maintenons le cap, sans renoncements, mais dans l'objectif de bâtir les grandes majorités dont nous avons besoin".

Le Parti Socialiste perd 8 sièges et "Citoyens" progresse 
Les autres composantes de l'hémicycle catalan sont le Parti Socialiste de Catalogne, partisan d'une Espagne fédérale, qui a obtenu 20 sièges, et le Partido Popular du premier ministre Mariano Rajoy, à 19 sièges, partisan d'une Espagne centralisée. Parallèlement, la formation Ciutadans (Citoyens), d'inspiration jacobine, s'est adjugé 9 sièges, contre 3 auparavant, cristallisant un idéal bi-culturel distinct des idéaux de droite dérivés du franquisme. En outre, cette échéance comporte 13 sièges pour la coalition Initiative pour la Catalogne - Les Verts, favorable à une consultation sur l'indépendance, mais prioritairement centrée sur les problématiques sociales.

Un pari difficile, observé par l'Union européenne
Ce scrutin était voué à conforter Artur Mas, parvenu à mi-mandat et engagé dans une dissolution parlementaire précédant une démarche de création d'un Etat catalan. Bien qu'aucune procédure standardisée n'existe au sein de l'Union européenne pour ce cas de figure, la Commission européenne suit ce scrutin de près. L'exécutif communautaire "prendra note" des résultats et sera attentif à une éventuelle "annonce" de M. Mas,"qui puisse accélérer les choses", selon le cabinet de son président, José Manuel Barroso, interrogé le 25 novembre au matin par l'Agence Catalane d'Informations. Le problème catalan dépasse ainsi le cadre régional ou national pour atteindre une résonance internationale, comme en témoignait la présence de 50 médias étrangers à Barcelone. La Commission insistait sur sa neutralité dans le processus actuel et affirmait ne pas intervenir avant que le gouvernement catalan ne "convoque un référendum", que l'Etat espagnol a promis de dissuader, ou "interpelle directement l'Union européenne".

LA CLAU

samedi 24 novembre 2012

ENQUETE (partie 2)

L'indépendance catalane


Ce 25 Novembre, la Catalogne pourrait bien faire un pas de plus vers l’indépendance. Cette puissante région autonome du nord-est de l’Espagne va élire son Parlement. En convoquant des élections anticipées, le président de la région, Artur Mas, espère obtenir une majorité absolue et avancer vers son but : un "État souverain".

L'Espagne est morte, longue vie pour la Catalogne. Europe, ne regarde pas a cote...

• Qui sont les indépendantistes ? Artur Mas, président de la région autonome de Catalogne depuis trois ans, est à la tête de la coalition de la droite nationaliste Convergencia i Unio (CiU). Au cours de la campagne, il a centré son discours sur la question de l’indépendance et promis d’organiser un référendum sur l’autodétermination dans les quatre ans. Actuellement, la CiU est la première formation du Parlement, avec 62 des 135 sièges. D’autres formations, comme Esquerra Republicana, de gauche, se sont aussi prononcées en faveur d’un État catalan souverain. Et le 11 septembre dernier, 1,5 million de Catalans (sur 7,5 millions d’habitants) sont descendus dans la rue pour réclamer l’indépendance.

Artur Mas 

• Pourquoi veulent-ils l’indépendance ? La région, qui est la plus endettée d’Espagne, s’estime "spoliée" et "volée" par Madrid. Elle serait lésée par un déficit fiscal de 16 milliards d’euros annuel, qui couvrirait sa dette de plus de 40 milliards, des chiffres que la capitale espagnole conteste. La région a toujours eu une identité culturelle et linguistique forte, mais la crise a ravivé les frustrations face au pouvoir central. En 2010, le Tribunal constitutionnel espagnol a rejeté plusieurs articles du nouveau statut d’autonomie régionale, notamment celui reconnaissant une nation catalane. De quoi alimenter encore le sentiment de frustration dans cette région dont le PIB est comparable à celui du Portugal.


• Quelles sont leurs chances ? Les indépendantistes sont donnés favoris des élections régionales et peuvent espérer recueillir, toutes formations confondues, les deux tiers de sièges. Mais tout n’est pas gagné pour Artur Mas et ses partisans : selon un récent sondage de El Pais, seuls 46% se prononceraient pour l’indépendance en cas de référendum, un chiffre qui tomberait à 37% si la Catalogne devait alors sortir de l’Union européenne.
Cartell de la CiU para les eleccions del Parlament de Catalunya
• Qu’en dit Madrid ? Ailleurs en Espagne, les velléités indépendantistes catalanes font grincer des dents. Le roi Juan Carlos s’est fendu d’une lettre ouverte dans laquelle il s’alarme face au "défi" que représenterait une telle évolution. Le Premier ministre Mariano Rajoy s’est lui-même jeté dans la bataille, en refusant par exemple d’accéder à la demande d’autonomie budgétaire catalane. Plusieurs grands noms de la culture espagnole, comme le réalisateur Pedro Almodovar et l’écrivain Mario Vargas Llosa, ont également pris position contre l’indépendance de la Catalogne, en signant un manifeste publié par El Pais.
Dibuix de la bandera catalana en la bandera europea

dimanche 4 novembre 2012

ENQUETE (partie 1)

L'indépendance catalane

Image connue de la manifestation du 10 juillet 2010 
Tout commence en Juillet 2010. Plus d'un million de personnes se retrouvent dans les rues de Barcelone pour que la communauté autonome de la Catalogne devienne indépendante de l'Espagne mais faisant parti de l'Union Européenne. En attendant de l'arrivée d'Arthur Mas le 27 décembre de la même année, l'état espagnol "enfle" de plus en plus la Catalogne comme le montre le dernier relevé de la Catalogne par l'état espagnol : environ 20% du PIB (produit intérieur brut) c'est-à-dire environ 40 milliards d'euros et ne reverse que 57 centimes, un scandale. En 2011, Artur Mas, faisant parti du parti politique Convergència i Unió constitue les droits des catalans sans y faire vraiment attention. Il va falloir attendre Juillet 2012 pour comprendre. Ce mois-ci, l'Assemblea Nacional Catalana décide d'organiser une "méga" manifestation le jour de la Diada Nacional de Catalunya (voir article 11 de setembre, jovent dels Paisos Catalans, endavant). Début septembre, de nombreux drapeaux catalans et estelades commencent à s'installer sur les balcons des immeubles de la ville. Le grand jour, presque tous les barcelonais pour l'indépendance allaient à l'événement ou encore comme les espagnols sur la télévision catalane TV3, diffusant l'avant manifestation sur sa chaine d'informations (3/24) de midi jusqu'à 17h et la manifestation sur la chaine principale TV3 de 18h à 23h. Ce jour, les rues commençaient à se remplit petit à petit et les bus de toutes les communes catalanes arrivaient en masse devant la Passeig de Gracia et toute la ville fut paralisée. Mais vers 18h, les comptes sont faits : 1,6 million de personnes dans les rues selon la Guardia Civil (rappelons que Barcelone est peuplée de 1,7 millions d'habitants) mais selon l'ANC (Assemblea Nacional Catalana) il y eu plus de 2 millions de personnes dans les rues (voir article Catalunya, nou estat d'Europa). 
Manifestation du 11 septembre 2012.
Cela eu un impact considérable sur les catalans, les espagnols et les européens. Un peu plus tard, fin septembre, Artur Mas rendit visite au premier ministre espagnol Mariano Rajoy, pour négocier un pacte fiscal, qui permettrai à la Catalogne à relever les impots aux citoyens et de ne pas se faire prendre l'argent par l'état espagnol pour les régions les plus pauvres comme l'Estrémadure ou encore l'Andalousie de Séville, Cordoue, Malaga, Cadiz et Grenade mais c'est peine perdue... Mais de quel endroit vient toute cette richesse, ce PIB de 200 milliards d'euros de la Catalogne ? Et bien tout simplement des PME-PMI et du commerce transnational catalan : presque 30% des produits espagnols usés dans les pays étrangers sont catalans, et souvent exportés par des PME, des moyennes entreprises à presque 99,5% (voir article Presque 30% des produits espagnols utilisés sont catalans) et pourtant ces entreprises-ci veulent à 66,8% l'indépendance de la Catalogne sur un sondage fait en fin octobre aux patrons des PMI-PME dont 84% des PMI-PME faisants parties du système catalan PIMEC (PMI et PME catalanes se rassemblants pour former un grand échange commercial et d'exportations dans le monde entier)  sont pour, tandis qu'au même sondage, 57% (environ 4,4 millions de personnes) des catalans civils veulent l'indépendance (voir article 57% des catalans veulent l'indépendance).
CiU=Convergencia i Unio

SECONDE PARTIE A VENIR SUR LE REPORTAGE "LA INDEPENDENCIA PAS A PAS, 30 MINUTS" DE TV3

mercredi 31 octobre 2012

Technologie catalane pour choisir entre Obama et Romney

Barack Obama actuel president et candidat des U.S. et Mitt Romney, actuels candidat favori des U.S.
Organiser les élections électroniques de toutes dimensions et comptabiliser les suffrages avec exactitude est la spécialité de la société barcelonaise Scytl, sollicitée par les autorités américaines à l'occasion de scrutin opposant Barack Obama à  Mitt Romney. Cette entreprise multinationale attend avec appétit la généralisation du vote par Internet pour pénétrer de nouveaux marchés.


Logo de l'entreprise transnationale

La société barcelonaise Scytl, leader mondial du vote électronique, est présente sur 1400 comtés de 30 Etats à l'occasion de l'élection présidentielle américaine. Cette entreprise issue de l'Université Autonome de Barcelone, engagée depuis 1994 dans l'ingénierie des scrutins électroniques, s'assure une présence dans 20 pays, dont le Mexique, la Suisse et la France, dont elle a organisé le vote des ressortissants à l'étranger lors de la dernière présidentielle. Aux Etats-Unis, son procédé de "Remote e-Voting" a été retenu pour ses garanties en matière de facilités de planification, de participation et de détection d'erreurs lors des dépouillements. Parmi les produits sollicités par les autorités fédérales figurent également un bulletin électronique envoyé aux électeurs, un système de suffrage par Internet et deux solutions concernant le vote classique, en format papier. En outre, les électeurs s'exprimant par voie électronique ont la possibilité de suivre le déroulement de leur vote, du dernier clic effectué jusqu'à l'urne, sur le principe du suivi des envois de colis postaux.



Dans l'attente d'une démocratie électronique
Le vote électronique doit être généralisé dans les prochaines années, évolution sur laquelle mise cette multinationale catalane. Portée par le slogan "Démocratie novatrice", Scytl est aussi la seule entreprise étrangère présente sur ce marché aux USA, dans un contexte hautement protectionniste. Depuis le siège central de cette entreprise, à Barcelone, son conseiller délégué, Pere Vallès, a présenté le 28 octobre un nouveau produit hautement sécurisé, visant à présenter les résultats des élections, quelles qu'elle soient, par voie électronique fiable. A ce jour, Scytl dispose de 40 brevets différents relatifs à la sécurité et à la transparence, à la veille de l'avènement du vote électronique pour tous, dont l'existence semble devenir imminente. L'argument définitif est celui d'un coût extrêmement faible en comparaison au vote à l'ancienne.

SOURCE LA CLAU
Presque 30% des produits espagnols utilisés sont catalans


Les processions de poids-lourds espagnols, pour bonne partie catalans, circulant sur l'autoroute A9 au large de Perpignan, illustrent la croissance des exportations catalanes à l'extérieur de l'Espagne. De moins en moins économiquement dépendante du pays, la Catalogne affiche une progression de 7,4 % à l'étranger au premier semestre 2012, dans une prévision de 60 milliards d'euros pour l'ensemble de l'année.



La recherche de débouchés économiques à l'étranger semble réussir à la Catalogne du Sud, dont les flux vers l'extérieur concernent moins le reste de l'Espagne que l'international. Au premier semestre 2012, les exportations à l'étranger ont progressé de 7,4 %, dans une tendance ininterrompue depuis janvier 2010. Malgré des difficultés économiques illustrées par un taux de chômage de 22,56 % en septembre, ce territoire a exporté en 2011 une valeur de 55,185 milliards d'euros à l'étranger, soit une hausse de 13,5 % par rapport à 2010. Sur cette lancée salvatrice face à une crise qui reformule son modèle économique, la Catalogne du Sud a exporté l'équivalent de 29,159 milliards lors du premier semestre 2012, dont 37,5 % hors Union européenne. Selon les données communiquées par le gouvernement catalan, la proportion des exportations à l'étranger, comparée aux exportations vers les 16 autres régions autonomes d'Espagne, atteignait 54,4% en mars 2012. Ce basculement de marché, plaçant le reste du monde devant le reste de l'Espagne, est propre à valider les velléités souverainistes du président catalan, Artur Mas. Dans ce sens, le 31 octobre et le 1er novembre 2012, ce dernier mène une mission commerciale à Moscou en compagnie de plus de 100 chefs d'entreprises sud-catalans. Un forum économique "Catalogne-Russie" doit favoriser les investissements mutuels et encourager la création de sociétés de type joint venture dans les deux territoires, avec la participation de la Foundation for Assistance to Small Innovatie Enterprises. Cette visite est assortie d'une "Nuit du Tourisme de Catalogne", destinée à promouvoir l'offre d'agrément catalane auprès des décideurs russes.

Parcelle Girona Sud

L'écrasante majorité des entreprises qui exportent sont des PME
En 2011, un total de 99,4 % des exportations sud-catalanes étaient le fait de petites et moyennes entreprises et non pas de grandes industries, dans une tendance prégnante : 34.384 entreprises exportaient en 2008, puis 43.176 trois ans plus tard. Le secteur chimique figurait en premier lieu à 23,75 %, suivi de l'automobile, à 17,18 %, de l'agro-alimentaire, à 10.6 %, du secteur textile, à 7,64 % et métallurgique, à 6,53 %. La fabrication de machines atteignait 6,24 % et le secteur électronique 6.05 %. Ces exportations ont atteint 25,9 % du total espagnol en 2011, puis 26,5 % au premier semestre 2012. De la sorte, plus d'un produit espagnol sur quatre consommés dans le monde est catalan.

SOURCE LA CLAU MOLT GRACIES !

samedi 27 octobre 2012

57% des catalans veulent l'indépendance


Le 25 octobre, l'actualité souverainiste sud-catalane a reçu deux faits complémentaires : le journal britannique The Financial Times a estimé qu'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne serait démocratiquement légitime, tandis qu'un nouveau sondage, effectué depuis Barcelone, situait à 57 % la proportion de personnes favorables à l'inclusion d'un Etat catalan au sein de l'Union européenne.

"Catalogne, nouvel etat d'Europe" 11 de setembre de 2012

Le journal britannique Financial Times, fortement penché sur les affaires du monde, évoque le processus sud-catalan d'émancipation territoriale, dans son édition du 25 octobre, en indiquant que le président du gouvernement catalan, Artur Mas, "disposera de légitimité démocratique pour convoquer un référendum". Cette consultation est attendue après les élections anticipées du 25 novembre en Catalogne du Sud, vouées à renouveler l'assise de la coalition de centre-droit au pouvoir, Convergence et Union (CiU), ouvertement souverainiste depuis quelques mois. Pour le Financial Times, "La Catalogne regarde l'Ecosse pour s'en inspirer" et pourra compter sur le soutien d'une "bonne partie de la gauche catalane, qui reconnaît le droit à l'autodétermination".




Le souverainisme monte à 57 %
Ce soutien international à la cause catalane, passée de la revendication historique et identitaire à la réclamation de justice économique envers le système fiscal espagnol, est simultané à la publication de chiffres qui confirme les dernières tendances. Selon le "baromètre préélectoral" de l'institut Gesop, 57 % des Catalans du Sud sont favorables à la transformation de la Communauté Autonome de Catalogne, selon le statut conféré par la Constitution espagnole, en Etat de l'Union européenne. Parallèlement, le scrutin du 25 novembre devrait conforter CiU, entourée d'un pôle souverainiste composé de la Gauche Républicaine de Catalogne et d'Initiative pour la Catalogne-Les Verts.



67%  des patrons de PME-PMI, indépendantistes
L'influence cruciale des décideurs économiques dans le processus en cours reçoit une indication nouvelle, également dévoilée le 25 octobre. Le puissante syndicat des PME-PMI de Catalogne, PiMEC, soutient à 84 % une consultation sur l'autodétermination, et approuve à 66,8% la création d'un Etat catalan, selon une étude interne effectuée auprès de 2224 adhérents. Enfin, 60 % des participations à ce sondage affirme ne pas craindre un éventuel boycott des produits catalans dans le reste de l'Espagne.


SOURCE
LA CLAU

lundi 22 octobre 2012

"El souflé caurà"
"Le soufflé va tomber". La tension monte entre le gouvernement catalan et le gouvernement espagnol à l'approche des élections catalanes anticipées du 25 novembre Le président catalan, Artur Mas, candidat de la coalition Convergence et Union (CiU), condamne les propos récents du ministre espagnol de l'Education, José Ignacio Wert, selon lequel il convient "d'espagnoliser" les enfants sud-catalans.


I Economie


«Je ne suis pas dans la tête d'Artur Mas.» Politiques, chefs d'entreprise, analystes et journalistes… Tous, ou presque, avouent leur perplexité devant les projets du président de la Generalitat, le gouvernement régional. Artur Mas dit vouloir convoquer un référendum et donner à la Catalogne «un État en propre», ou encore «un nouvel État de l'Union européenne». Des formules imprécises qui lui permettent de ne pas utiliser le terme, encore tabou pour beaucoup, d'«indépendance».En dévoilant ainsi son projet, mais sans trop en dire, Mas a poussé jusqu'au bout le bras de fer entre sa communauté autonome et le reste du pays. Alors que l'Espagne est au bord du naufrage financier, la région la plus riche menace d'abandonner le navire.

Le président régional appartient à Convergència i Unió (CiU), une formation de centre droit jusque-là qualifiée de «nationaliste modérée». Depuis la fin du franquisme, CiU a gouverné la Catalogne pendant vingt-cinq ans, sur trente-deux ans de vie démocratique. Ses cadres ont su négocier avec Madrid la décentralisation progressive et continue du pouvoir, en soutenant à tour de rôle le centre, la gauche et la droite lorsque ceux-ci manquaient d'appuis au Parlement espagnol. Le virage sécessionniste, du coup, a pris certains observateurs par surprise.


D'autres, au contraire, semblaient attendre ce moment avec impatience. «Nous pourrions être l'Allemagne de la Méditerranée!», s'exclame Oriol Pujol, secrétaire général de Convergència Democràtica de Catalunya (CDC), le principal parti à l'intérieur de la coalition CiU. Il attribue les projets souverainistes de son parti au refus de Madrid de négocier, notamment sur le pacte fiscal. Cette mesure phare du programme électoral de CiU devait permettre à la Catalogne de maîtriser la levée de l'impôt et de réduire sa participation à la solidarité nationale.
Peu après une manifestation indépendantiste monstre dans les rues de Barcelone le 11 septembre, Mas est allé présenter son projet au chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy (Parti populaire, PP, droite). Ce dernier a refusé catégoriquement de modifier le modèle fiscal. Cinq jours après, Mas convoquait des élections régionales anticipées, fixées au 25 novembre. Le prélude, souhaite-t-il, à un référendum d'autodétermination.
«Ce sont les premières élections d'une nouvelle étape», affirme Pujol, qui considère que «la seule voie qu'il nous reste, c'est d'avoir un État». «Un État indépendant?», lui demande-t-on. «Le Portugal est-il un État indépendant? Non. Ni la Grèce, ni probablement l'Espagne, répond-il. Ce sont des États souverains, qui ont décidé de transférer une partie de leur indépendance à des structures supranationales. Nous voulons mobiliser la majorité sociale de ce pays et lui donner l'occasion de se prononcer lors d'une consultation au cours de la prochaine législature.» La question qui sera posée par référendum n'est pas encore déterminée. «Elle dépendra du résultat des élections», indique Pujol.
Arthur Mas, actual president de la Generalitat de Catalunya, al nostre consell nacional.
Déficit d'infrastructures
La plupart des analystes jugent cette ambiguïté calculée. Iñaki Ellacuria, journaliste politique au quotidien catalan La Vanguardia, salue «les grands stratèges de CiU». «Après deux ans d'austérité, dit-il, on ne parle que des relations entre la Catalogne et l'Espagne». Résultat, les pères la rigueur de CiU sont les grands favoris du prochain scrutin. «Leur objectif, c'est la majorité absolue. Leur horizon, les élections. Après, se disent-ils, on verra bien», analyse le porte-parole adjoint du PP au Parlement régional, Santi Rodríguez.
La conjoncture et les petits calculs politiques ne suffisent pas, toutefois, à expliquer l'engouement nationaliste. Tous les sondages font apparaître qu'en cas de référendum, une courte majorité de Catalans se prononcerait en faveur de l'indépendance. Le sécessionnisme est également alimenté par la perception d'un abandon de la région. Beaucoup dénoncent un déficit d'infrastructures. Le directeur de la Chambre de commerce et d'industrie française de Barcelone, Philippe Saman, évoque par exemple le couloir méditerranéen. Le projet, qui doit tracer une longue ligne à grande vitesse du sud-est de l'Espagne jusqu'à la France, est régulièrement retardé ou reporté. «Aujourd'hui, on dit aux Catalans qu'il n'y a plus d'argent, avant on leur expliquait qu'il y avait d'autres priorités. La zone représente pourtant 60 % de l'économie et du commerce extérieur espagnols.» Observateur depuis trente ans du paysage économique et politique local, Saman croit que le pragmatisme l'emportera. «Le soufflé va retomber, dit-il. Mais le fond du problème, lui, subsistera.»
El ontze de setembra de dos-mil dotze en el centre de Barcelona.

II Elections = tensions


Lors d'un conseil national consacré à sa désignation comme tête de liste de la coalition Convergence et Union (CiU) aux élections catalanes prévues le 25 novembre, le président du gouvernement catalan, Artur Mas, a confirmé sa volonté souverainiste. Alors qu'un sondage réalisé du 8 au 11 octobre par l'institut Feedback octroie à CiU la majorité absolue au Parlement catalan, avec 68 ou 69 députés sur 135, le leader du mouvement indépendantiste a dénoncé les déclarations du ministre espagnol de l'Education. Le 10 octobre, José Ignacio Wert déclarait que l'intérêt de l'Etat espagnol était "d'espagnoliser les élèves catalans afin qu'ils se sentent autant catalans qu'espagnols". Cette phrase, qui a largement choqué une partie de la société sud-catalane par son caractère ressenti comme autoritaire, a inspiré à M. Mas une réponse selon laquelle l'Espagne gagnerait à"essayer de catalaniser un peu l'Espagne".


Pintura de la senyera de la Catalunya independencia.


Dans un discours fleuve, le président de la Generalitat de Catalogne a fait une allusion appuyée au régime totalitaire de Franco, qu'il a assimilé à la réponse de l'exécutif de Mariano Rajoy aux volontés d'émancipation catalanes. Selon lui, les écoles sud-catalanes s'emploient à "expliquer l'Etat plurinational", et non pas "l'Espagne, une, grande et libre", slogan cher aux franquistes. Lors de cette séance de motivation d'adhérents, cadres du parti et électeurs, Artur Mas, qui surfe au sommet d'une vague historique, a appelé de ses voeux la constitution d'une majorité sociale favorable à un Etat catalan. En conclusion, l'actuel président a insisté à préciser que depuis 35 ans, à l'avènement de la démocratie espagnole, la Catalogne a transféré à l'Etat espagnol "30 milliards d'euros nets", fruit issus de sa fiscalité, avant de déplorer que la situation des finances publiques catalanes ait forcé son gouvernement, dernièrement, à solliciter l'aide de l'Etat.




Molt gracies al Figaro (source I)



Molt gracies a La Clau (source II)