lundi 22 octobre 2012

"El souflé caurà"
"Le soufflé va tomber". La tension monte entre le gouvernement catalan et le gouvernement espagnol à l'approche des élections catalanes anticipées du 25 novembre Le président catalan, Artur Mas, candidat de la coalition Convergence et Union (CiU), condamne les propos récents du ministre espagnol de l'Education, José Ignacio Wert, selon lequel il convient "d'espagnoliser" les enfants sud-catalans.


I Economie


«Je ne suis pas dans la tête d'Artur Mas.» Politiques, chefs d'entreprise, analystes et journalistes… Tous, ou presque, avouent leur perplexité devant les projets du président de la Generalitat, le gouvernement régional. Artur Mas dit vouloir convoquer un référendum et donner à la Catalogne «un État en propre», ou encore «un nouvel État de l'Union européenne». Des formules imprécises qui lui permettent de ne pas utiliser le terme, encore tabou pour beaucoup, d'«indépendance».En dévoilant ainsi son projet, mais sans trop en dire, Mas a poussé jusqu'au bout le bras de fer entre sa communauté autonome et le reste du pays. Alors que l'Espagne est au bord du naufrage financier, la région la plus riche menace d'abandonner le navire.

Le président régional appartient à Convergència i Unió (CiU), une formation de centre droit jusque-là qualifiée de «nationaliste modérée». Depuis la fin du franquisme, CiU a gouverné la Catalogne pendant vingt-cinq ans, sur trente-deux ans de vie démocratique. Ses cadres ont su négocier avec Madrid la décentralisation progressive et continue du pouvoir, en soutenant à tour de rôle le centre, la gauche et la droite lorsque ceux-ci manquaient d'appuis au Parlement espagnol. Le virage sécessionniste, du coup, a pris certains observateurs par surprise.


D'autres, au contraire, semblaient attendre ce moment avec impatience. «Nous pourrions être l'Allemagne de la Méditerranée!», s'exclame Oriol Pujol, secrétaire général de Convergència Democràtica de Catalunya (CDC), le principal parti à l'intérieur de la coalition CiU. Il attribue les projets souverainistes de son parti au refus de Madrid de négocier, notamment sur le pacte fiscal. Cette mesure phare du programme électoral de CiU devait permettre à la Catalogne de maîtriser la levée de l'impôt et de réduire sa participation à la solidarité nationale.
Peu après une manifestation indépendantiste monstre dans les rues de Barcelone le 11 septembre, Mas est allé présenter son projet au chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy (Parti populaire, PP, droite). Ce dernier a refusé catégoriquement de modifier le modèle fiscal. Cinq jours après, Mas convoquait des élections régionales anticipées, fixées au 25 novembre. Le prélude, souhaite-t-il, à un référendum d'autodétermination.
«Ce sont les premières élections d'une nouvelle étape», affirme Pujol, qui considère que «la seule voie qu'il nous reste, c'est d'avoir un État». «Un État indépendant?», lui demande-t-on. «Le Portugal est-il un État indépendant? Non. Ni la Grèce, ni probablement l'Espagne, répond-il. Ce sont des États souverains, qui ont décidé de transférer une partie de leur indépendance à des structures supranationales. Nous voulons mobiliser la majorité sociale de ce pays et lui donner l'occasion de se prononcer lors d'une consultation au cours de la prochaine législature.» La question qui sera posée par référendum n'est pas encore déterminée. «Elle dépendra du résultat des élections», indique Pujol.
Arthur Mas, actual president de la Generalitat de Catalunya, al nostre consell nacional.
Déficit d'infrastructures
La plupart des analystes jugent cette ambiguïté calculée. Iñaki Ellacuria, journaliste politique au quotidien catalan La Vanguardia, salue «les grands stratèges de CiU». «Après deux ans d'austérité, dit-il, on ne parle que des relations entre la Catalogne et l'Espagne». Résultat, les pères la rigueur de CiU sont les grands favoris du prochain scrutin. «Leur objectif, c'est la majorité absolue. Leur horizon, les élections. Après, se disent-ils, on verra bien», analyse le porte-parole adjoint du PP au Parlement régional, Santi Rodríguez.
La conjoncture et les petits calculs politiques ne suffisent pas, toutefois, à expliquer l'engouement nationaliste. Tous les sondages font apparaître qu'en cas de référendum, une courte majorité de Catalans se prononcerait en faveur de l'indépendance. Le sécessionnisme est également alimenté par la perception d'un abandon de la région. Beaucoup dénoncent un déficit d'infrastructures. Le directeur de la Chambre de commerce et d'industrie française de Barcelone, Philippe Saman, évoque par exemple le couloir méditerranéen. Le projet, qui doit tracer une longue ligne à grande vitesse du sud-est de l'Espagne jusqu'à la France, est régulièrement retardé ou reporté. «Aujourd'hui, on dit aux Catalans qu'il n'y a plus d'argent, avant on leur expliquait qu'il y avait d'autres priorités. La zone représente pourtant 60 % de l'économie et du commerce extérieur espagnols.» Observateur depuis trente ans du paysage économique et politique local, Saman croit que le pragmatisme l'emportera. «Le soufflé va retomber, dit-il. Mais le fond du problème, lui, subsistera.»
El ontze de setembra de dos-mil dotze en el centre de Barcelona.

II Elections = tensions


Lors d'un conseil national consacré à sa désignation comme tête de liste de la coalition Convergence et Union (CiU) aux élections catalanes prévues le 25 novembre, le président du gouvernement catalan, Artur Mas, a confirmé sa volonté souverainiste. Alors qu'un sondage réalisé du 8 au 11 octobre par l'institut Feedback octroie à CiU la majorité absolue au Parlement catalan, avec 68 ou 69 députés sur 135, le leader du mouvement indépendantiste a dénoncé les déclarations du ministre espagnol de l'Education. Le 10 octobre, José Ignacio Wert déclarait que l'intérêt de l'Etat espagnol était "d'espagnoliser les élèves catalans afin qu'ils se sentent autant catalans qu'espagnols". Cette phrase, qui a largement choqué une partie de la société sud-catalane par son caractère ressenti comme autoritaire, a inspiré à M. Mas une réponse selon laquelle l'Espagne gagnerait à"essayer de catalaniser un peu l'Espagne".


Pintura de la senyera de la Catalunya independencia.


Dans un discours fleuve, le président de la Generalitat de Catalogne a fait une allusion appuyée au régime totalitaire de Franco, qu'il a assimilé à la réponse de l'exécutif de Mariano Rajoy aux volontés d'émancipation catalanes. Selon lui, les écoles sud-catalanes s'emploient à "expliquer l'Etat plurinational", et non pas "l'Espagne, une, grande et libre", slogan cher aux franquistes. Lors de cette séance de motivation d'adhérents, cadres du parti et électeurs, Artur Mas, qui surfe au sommet d'une vague historique, a appelé de ses voeux la constitution d'une majorité sociale favorable à un Etat catalan. En conclusion, l'actuel président a insisté à préciser que depuis 35 ans, à l'avènement de la démocratie espagnole, la Catalogne a transféré à l'Etat espagnol "30 milliards d'euros nets", fruit issus de sa fiscalité, avant de déplorer que la situation des finances publiques catalanes ait forcé son gouvernement, dernièrement, à solliciter l'aide de l'Etat.




Molt gracies al Figaro (source I)



Molt gracies a La Clau (source II)

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