mercredi 12 septembre 2012

Catalunya, nou estat d'Europa

"Catalogne, nouvel état d'Europe". Jamais la Catalogne n'avait connu une mobilisation de pays d'une telle ampleur que celle du 11 septembre 2012. Une foule de 1,5 million de personnes selon la police, longue de 3 km, a marché sur Barcelone, dans une réclamation directe pour l'indépendance du territoire. Cette date historique place le président catalan, Artur Mas, en position de force face à l'Etat espagnol, auquel il demande une fiscalité intégralement catalane.

Los esteladas dominaient les rues de Barcelone se mardi 11 septembre.
Une grande marche sur Barcelone, organisée le 11 septembre 2012 par une fédération baptisée “Assemblée Nationale Catalane” (ANC), a mobilisé plus de jamais dans l'Histoire contemporaine. De l'avenue Laietana, en descente vers le Port, au Passeig de Gràcia, en amont de la Place de Catalogne, la ville s'est emplie de 1,5 million de manifestants, les médias indépendantistes évaluent le chiffre rond de 2 millions. 


Répandue sur 3 km, cette réclamation d'indépendance a ouvert la voie vers une nouvelle période pour ce territoire, dépourvu de compétentes étatiques depuis 1714, année de la chute de Barcelone face aux troupes du roi Bourbon Philippe V. Parmi une multitude d'interventions publiques, le président du gouvernement catalan, Artur Mas, déclarait sans détours“Jamais la Catalogne n'a été aussi près de sa plénitude nationale”, avant d'être invité à mener un "processus de sécession" par l'Assemblée convoquante. 


Cette journée a largement interpellé la presse internationale, tandis que le porte-parole de la Commission européenne, Olivier Bailly, jugeait que l'entrée d'un Etat catalan dans l'Union européenne devrait être convenue “en accord avec les traités et les conditions d'accès”, après une “demande d'adhésion". Ce haut responsable signalait qu'une souveraineté catalane n'a “rien à voir” avec la Commission européenne mais avec l'Etat espagnol, et qu'un “processus de sécession” exigerait d'être en harmonie avec la “légalité internationale”.


L'avenir de la Catalogne est en jeu, celui de l'Espagne aussi
Le 20 septembre, l'homme de la “transition nationale”, Artur Mas, désormais conforté par la rue, s'entretiendra avec le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, catégoriquement opposé à toute émancipation du cadre constitutionnel espagnol. Cette rencontre portera sur le “pacte fiscal” catalan, traduit par une collecte intégrale de l'impôt sur le territoire, préalablement au versement d'une contribution à l'effort national espagnol. 


En cas de réticence castillane, M. Mas, pour lequel “Si nous n'arrivons à aucun accord économique, le chemin de la Catalogne vers la liberté sera ouvert”, pourra jouer d'un simple chantage à l'indépendance, d'autant que la marche du 11 septembre indique une volonté populaire bien supérieure aux contingences financières, les manifestations à cette date existant depuis plus de 30 ans, bien avant la crise. Cette “souveraineté fiscale” selon M. Mas, concentrerait des moyens permettant d'accéder tôt ou tard à l'indépendance. La partie ainsi complexe pour l'exécutif espagnol, à proie à une relégation nationale consécutive de la crise, tandis que la partie la plus dynamique du pays ne veut plus en être. 

"L'Estelasa" est le drapeau de "l'independencia de Catalunya"
Cette évolution, unique en Europe, car dégagée de xénophobie, constitue un espoir de libération dans les rangs du nationalisme catalan, largement fondé sur l'inclusion des étrangers. Ce modèle, propre aux Etats démocratiques, bien en marche dans ce territoire, participe de fait à la construction catalane, irrémédiablement liée à une certaine déconstruction espagnole.

MOLT MERCI PAR LA CLAU

mercredi 5 septembre 2012

11 de Setembre, jovent dels paisos Catalans, endavant

www.jerc.cat

Le 11 septembre c’est la fête nationale catalane. Ce jour se mêle  curieusement à une défaite: la chute de Barcelone en 1714 après des mois de siège avec le duc de Berwick. C’était pendant la guerre de succession pendant laquelle les Bourbons (avec son candidat au trône, Philip V) et les Autrichiens (avec l’archiduc Charles) se battaient contre toute l’Europe pour prendre la couronne. Des rassemblements sont ainsi prévus à Perpignan, Paris  et  à Barcelone.
Cette année, compte tenu de la colère croissante due à la situation fiscale et sociale, de la dépossession subie par la Catalogne et la volonté d’une République catalane indépendante, les Républicains de gauche proposent une série d’action avant et pendant la fête nationale.  Ces revendications passent par l’accroissement de l’autonomie fiscale et l’indépendance politique. Les Catalans ne veulent plus être pillés par Madrid.

Le jeudi 6 septembre, une manifestation aura lieu devant l’agence du Trésor de Barcelone, il sera proposé que celle-ci devienne l’Agence nationale du Trésor Catalan. Le 8 septembre, la section locale de Saint-Vincent organise une action pour réclamer la restitution d’équipements publics dans les jardins du même nom. Dimanche, les jeunes d’Esquerra Republicana de Catalunya  déploieront un grand drapeau avec l’estelada (l’étoile, rouge ou bleue) dans un lieu emblématique de Barcelone et expliqueront aux touristes le sens de leur action. Le lundi 10 aura lieu un rassemblement de maires et de conseillers municipaux catalans de la délégation du gouvernement de Catalogne, à Barcelone, pour dénoncer l’ingérence de Madrid et sa volonté de passer outre la volonté issue de la démocratie locale.
Le 11 septembre, le rendez-vous de la manifestation est à 17 h sur la Passeig de Gracia.  A partir de 18 h, elle se dirigera vers le Parlement afin de réclamer « qu’un processus de sécession soit initié, afin que [la Catalogne] devienne un nouvel Etat en Europe ».


La Catalogne en bref !

La Catalogne (en catalan Catalunya, en espagnol Cataluña, en occitan Catalonha) est une communauté autonome et région historique d'Espagne. Depuis le 19 juin 2006, elle est définie comme « réalité nationale » par son statut d'autonomie. Elle est située au nord-est de la péninsule Ibérique et a pour capitale Barcelone.




Elle couvre une superficie de 31 950 km² (6 % de la superficie de l'Espagne) et comptait 7,5 millions d'habitants en 2010 (17 % de la population espagnole).
Historiquement l'appellation Catalogne ou Principauté de Catalogne concerne un territoire plus étendu, incluant le territoire actuel et le département français des Pyrénées-Orientales hormis la région des Fenouillèdes (France). La dénomination officielle de la Catalogne autonome administrative est Communauté autonome de Catalogne.

Vue de Barcelone depuis Tibidabo
Photo de Barcelona-News-France

La Catalogne est entourée par la Communauté valencienne au sud, l'Aragon à l'ouest, la France au nord, l'Andorre au nord-ouest, et la mer Méditerranée à l'est.
Ses langues co-officielles sont le catalan, l'espagnol ou castillan et l'occitan (appelé aranais en Val d'Aran).
Elle comprend quatre provinces :
  • Barcelone (en catalan, espagnol et occitan, Barcelona) ;
  • Gérone (en catalan et en occitan Girona en espagnol, Gerona) ;
  • Lérida (en catalan, Lleida ; en occitan Lhèida ; en espagnol, Lérida) ;
  • Tarragone (en catalan, espagnol et occitan, Tarragona).
Les trois plus grandes villes sont BarceloneL'Hospitalet de Llobregat et Badalona.
La Catalogne est divisée en 41 comarques (comarca en catalan), administrations locales supra-municipales (dont la taille moyenne se situe entre celle d'un canton et celle d'un arrondissement français.)

Fete de la Merce fin Septembre dans Barcelone
La communauté autonome de Catalogne couvre une superficie de 32 114 km² avec une population estimée à 7 539 618 habitants en janvier 2011, les immigrants en représentant 15,73 %29.
La région urbaine de Barcelone comprend 5 529 099 personnes29 et couvre une superficie de 2 268 km². L'aire métropolitaine de la région urbaine comprend des villes comme L'Hospitalet de LlobregatBadalonaSanta Coloma de Gramenet et Cornellà de Llobregat.
En dehors de Barcelone, il y a d'autres villes importantes, comme TarragoneSabadellLleidaGéroneMataró.
La région métropolitaine de Tarragone comprend 811 401 personnes29 et est la deuxième région métropolitaine de Catalogne.

Magnifique oeuvre pour la nationalisation catalane
Comté de l'empire carolingien depuis la conquête par Charlemagne (801), la Catalogne naît au ixe siècle. Sa langue, le catalan, très proche au Moyen Âge de l'occitan, se développe à partir du ixe siècle. Le « père fondateur » de la Catalogne serait Guifred le Velu, nommé comte de Barcelone en 878 au Concile de Troyes. Guifred le Velu est l'ancêtre de la dynastie de Barcelone, qui construit peu à peu l'État catalan autour du comté de Barcelone, notamment en rejetant la suzeraineté des rois francs.
En 1137, le comte de Barcelone épouse l'héritière du royaume d'Aragon. À ce moment naît la couronne d'Aragon qui développe un mode d'administration original, très décentralisé pour répondre aux fortes différences tant politiques qu'économiques et linguistiques des deux parties de la Couronne.
La Couronne d'Aragon atteint son apogée avec la conquête du royaume de Valence et le développement de son influence en en Méditerranée :les souverains d'Aragon prennent possession de la Sicile, du Royaume de Naples et temporairement de la Sardaigne et de la Corse dont ils sont à l'origine du drapeau à tête de maure. Les almogavres, mercenaires catalans, vont créer un éphémère duché en Grèce. Cette expansion explique l'usage de la langue catalane de nos jours au Pays Valencien, aux Baléares et dans un bourg de Sardaigne, Alghero.
La frontière avec la France est fixée par le traité de Corbeil de 1258, après l'échec de l'intervention aragonaise lors de la Croisade des Albigeois. Le Roussillon et le nord de laCerdagne sont alors inclus dans la Catalogne historique.
La Catalogne amorce son déclin à la disparition du roi Martin Ier d'Aragon, dernier souverain de la maison de Barcelone, mort sans héritier en 1410. Pendant trois siècles, les Catalans se rebellent à de nombreuses reprises pour défendre leurs droits face à un pouvoir castillan de plus en plus expansionniste et cherchent à échapper à l'effort militaire de l'empire espagnol.
Quatre évènements se détachent :
En 1410, une guerre de succession éclate. La dynastie castillane des Trastamare soutenue par le pape, l'Aragon et la Castille, s'impose.
En 1462, une rébellion se produit contre Jean II d'Aragon. À cette occasion, le Roussillon et la Cerdagne sont donnés en gage au roi de France Louis XI qui les occupe militairement.
En 1640 éclate la révolte des Faucheurs (Segadors). Les Catalans s'opposent au très centralisateur ministre Olivares qui veut supprimer leurs privilèges locaux pour les faire participer à l'effort de guerre. Les Catalans révoltés proclament dans un premier temps une république catalane, puis font appel à Louis XIII, proclamé comte de Barcelone. Par letraité des Pyrénées son fils Louis XIV conclut avec le roi d'Espagne une partition de la Catalogne. Le Roussillon, le Vallespir, le Conflent et le nord de la Cerdagne rejoignent le royaume de France. Els Segadors (Le chant des Faucheurs) est l'hymne officiel catalan.
La guerre de succession d'Espagne s'achève le 11 septembre 1714 par la prise de Barcelone par les troupes franco-espagnoles. La Catalogne avait choisi le camp de la maison des Habsbourg contre celle des Bourbons. Cette défaite est à l'origine de la fête « nationale » en Catalogne (Diada Nacional de Catalunya). La Catalogne sort brisée et soumise de cette épreuve et il faut attendre plus d'un siècle pour assister à sa renaissance.
Elle est annexée à l'Empire français par Napoléon Ier du 26 janvier 1812 au 10 mars 1814 et divisée en quatre départements. Elle s'industrialise rapidement au xixe siècle, proclame une république catalane confédérée à l'Espagne suite à la victoire électorale des partis indépendantistes et obtient en échange, après négociation avec Madrid, un statut d'autonomie en 1932 qui ressuscite l'institution médiévale de la Generalitat. Ce statut est suspendu en 1939 lorsque la Catalogne se soumet aux troupes nationalistes de Francodurant la guerre d'Espagne.
Avec le retour de la démocratie, la Généralité de Catalogne (Generalitat de Catalunya) est rétablie en 1978 avec retour d'exil de son président Josep Tarradellas. Celui-ci occupe le poste en intérim jusqu'aux élections de 1980, qui voient Jordi Pujol, souverainiste catalan de centre-droit, plusieurs fois emprisonné sous la dictature franquiste, être élu président de la Généralité. Il occupe ce poste pendant six mandats consécutifs.
Centre ville de Girona qui nous fait penser a celui de Florence
Mais c'est aussi la ville ayant le plus de population catalane en Catalogne

L'économie catalane se distingue dans le contexte espagnol par un profil industriel très marqué22. Elle représente environ un cinquième de l'économie espagnole. La répartition des secteurs est la suivante :
En 2007, le PIB régional de la Catalogne atteint 202 509 millions d'euros et le PIB par habitant 24 445 €23. Cette même année, la croissance du PIB s'élève à 3,7 %23. Dans le contexte de la crise financière de 2008, la Catalogne devrait subir une récession de près de 2 % de son PIB régional en 200924.
La Catalogne est la première destination touristique de l'Espagne. Les principales destinations touristiques de la Catalogne sont la ville de Barcelone, les plages de la Costa Bravaà Gérone et la Costa Daurada de Tarragone. Dans les Pyrénées, il existe plusieurs stations de ski. Les touristes viennent essentiellement d'Espagne et du Portugal, et dans une moindre mesure du Benelux et de la France25.
Les caisses d'épargne ont une grande implantation en Catalogne. Dix des 46 caisses d'épargne espagnoles sont catalanes. La Caixa est la première caisse d'épargne de l'Europe26. La première banque privée d'origine catalane est Banco Sabadell, qui occupe le quatrième rang des banques privées en Espagne27.
La Bourse de Barcelone qui représente, en 2004, près de 205 milliards d'euros d'échange, est la deuxième bourse d'Espagne après la Bourse de MadridFira de Barcelona organise des congrès de caractère international sur les différents secteurs de l'économie.
La principale dépense économique pour les familles catalanes est l'achat d'une maison. Selon les données de la Société d'estimation du 31 décembre 2005, la Catalogne est, après Madrid, la deuxième communauté d'Espagne où le prix du logement est le plus cher : 3 397 euros pour un mètre carré sont payés en moyenne. Par villes, cependant, Barcelone est la ville la plus chère d'Espagne, avec un prix moyen de 3 700 euros au mètre carré[réf. nécessaire]. (Voir Bulle immobilière espagnole)
L'endettement de la région, avec 41 milliards d'euros de dette en 2012, est particulièrement élevé, la plaçant dans une situation de quasi banqueroute. En mai 2012, le président de la Catalogne, Artur Mas, envisage un possible défaut de paiement28.

Une nation : pays catalans ! Une langue : le catalan !